#12 - La Rampage est-elle allée trop loin?

Ça fait un moment qu'on s'est pas parlé. La pause a été un peu plus longue que prévue. Mais vous allez voir que j'ai pas chômé entretemps. Au menu du jour: - Les derniers contenus En Roue Libre - Mon débrief du Roc d'Azur - Ma réflexion sur la Rampage - Un passage à Finale Ligure et Molini - Quelques enregistrements d'épisodes Bonne lecture

La newsletter En Roue Libre
14 min ⋅ 26/10/2025

Si vous êtes passionnés de VTT, d’ingénierie, d’entrepreneuriat ou de management, c’est LA vidéo à voir.

Hope, c’est une marque mythique que beaucoup connaissent grâce à ses produits magnifiques, tous taillés dans la masse.
En posséder sur son vélo, c’est déjà un gros kiff.
Alors quand l’occasion s’est présentée d’aller faire une visite là bas, j’étais comme un gamin.

Mais j’étais très très loin de me douter d’à quel point l’expérience que j’allais vivre sur place dépasserait mes attentes.

J’ai passé 4 jours à l’usine pour filmer et du début à la fin, mon cerveau était stimulé par toute un tas de choses magnifiques que je voyais partout où j’allais dans l’usine.

- Des produits finis magnifiques exposés dans le showroom.
- Des vélos mythiques qui m’ont fait rêver et des reliques dans un état proche du neuf.
- Des pièces brutes sorties de la machine d’une beauté incroyable.
- Des pièces et composants en carbone fabriqués à la main dans des conditions exceptionnelles.
- Des procédés de fabrications à mi-chemin entre l’artisanal et l’industriel.
- Des hommes et des femmes tous animés par une passion du beau et du travail bien fait.
- Un dirigeant dont la vision pourrait (devrait?) en inspirer beaucoup.

Tout cela, je l’ai combiné dans un reportage au format documentaire.

Ne vous fiez pas à la longueur largement au dessus des contenus Youtube que vous avez l’habitude de consommer.

Lorsque vous commencerez à regarder, vous ne pourrez plus vous arrêter tellement cette visite est passionnante par le niveau de détail, de précision et de passion qui sont présents dans la fabrication des composants.

Ce n’est même plus du vélo, c’est de l’orfèvrerie.

NB: Pensez à activer les sous-titres en français dans Youtube.

Et si vous voulez voir ce qu’est un dirigeant inspirant, jetez un œil à cet extrait de la vidéo avec l’échange que j’ai eu avec Ian Weatherill, le co-fondateur de Hope.

Un grand merci à Laurent Le Corre de Hope France pour avoir rendu cette visite possible.


Les derniers épisodes publiés.

Voici les derniers épisodes que j’ai publié et qu’il ne fallait pas rater.

Damien Oton

Damien Oton est ancien pilote professionnel de VTT Enduro, Patron du magasin Mondovélo à Perpignan et pilote de développement pour Orbea

Le parcours de Damien est aux antipodes des parcours classiques qui amènent généralement à la compétition VTT.

Après avoir arrêté l’école en Quatrième, il a exercé le métier de Plombier pendant 10 ans et au niveau sportif, il était plutôt bien parti pour suivre les traces de son père qui roulait en Motocross.

Mais tout a basculé pour lui lorsqu’il a posé ses mains sur le guidon d’un VTT. Et bien lui en a pris puisque malgré une arrivée tardive à la compétition, il a ensuite obtenu l’un des plus beaux palmarès des pilotes d’enduro Français, face à des pilotes qui parfois sont allés jusqu’à recourir au dopage pour rester devant.

Aujourd’hui, Damien partage son temps entre le développement de son magasin de vélo et son rôle de pilote test pour Orbéa et vous allez voir qu’il lui reste encore quelques belles choses à accomplir.

Dans cet épisode, attendez-vous à découvrir:

- Comment sorti de nulle part, Damien a fait ses débuts en enduro VTT, accompagné par une certaine Anne-Caroline Chausson
- Sa relation particulière avec les séances d’entrainement que son coach lui concoctait.
- Comment il a vécu les affaires de dopages de ses deux principaux concurrents, champions du Monde d’enduro juste devant lui
- Comment il vit l’aventure entrepreneuriale avec son magasin de vélo et ses conseils à ses confrères pour faire face aux discounteurs
- Comment il contribue au développement de la gamme Enduro chez Orbéa
Et pleins d’autres choses.


Fabien Cousinié

Fabien Cousinié est ancien pilote professionnel de VTT de descente, manager du team UR NS Bikes et gérant de l’agence Creatur Productions.

Fabien est ce que j’appelle un génie touche à tout.

Le genre de type plutôt énervant, à l’aise sur à peu près n’importe quel type d’engin et capable de s’en sortir dans n’importe quel type de situation.

Autrefois pilote pro en descente, il a monté son propre team et a embarqué avec lui certains pilotes emblématiques comme Florent Payet, Mickaël Pascal, Mick et Tracey Hannah, Et plus récemment Alexandre Fayolle.

Et tous ces noms ont un point commun: c’est que Fabien leur a donné ou redonné une chance en les intégrant dans son team, à l’image de Tracey Hannah qui remporte la victoire lors de sa première participation à une coupe du Monde, après 5 ans sans compétition et que Fabien a recruté dans son team alors qu’elle travaillait dans une mine de sable.

Des histoires comme celle-ci, Fabien en a vécu un paquet et dans cet entretien, on revient sur certaines d’entre elles et sur ce qui a le plus compté pour Fabien dans sa carrière de pilote et de manager.

Dans cet épisode, attendez-vous à découvrir:
- Comment Fabien a lancé son team et réussi à recruter des pilotes de premier plan
- Comment il a relancé la carrière de Mick et de Tracy Hannah et leur a permis de réaliser les plus beaux résultats de leur carrière
- Le coup de génie grâce auquel il a permis à Aaron Gwin de gagner sa première coupe du Monde.
- Son regard sur l’évolution de la descente et ses inquiétudes sur l’accessibilité au sport
- Comment il voit avancer la place des juniors et des filles dans les teams
- Comment il partage sa vie entre le Canada et la Nouvelle Zélande et pourquoi il a choisi de s’y installer
- Quelques anectotes bien pépites glânées au cours de sa carrière
- Et pleins d’autres choses.


Patrice Afflatet

Patrice Afflatet est le manager du team Scott Downhill Factory.

À l’inverse d’un Fabien Cousiné ou d’un Thibault Laly que vous avez entendu précédemment dans En Roue Libre, Patrice fait partie de ceux pour qui l’envie de monter un team n’est pas venue de son expérience de compétiteur.

C’est plutôt avec son expérience de la gestion de situations complexes sur des projets informatiques que Patrice s’est intéressé à comment il pourrait aider des compétiteurs à performer en leur apportant une structure et un soutien logistique et technique sur les courses.

Et on peut dire que jusqu’ici, ça a plutôt bien marché puisqu’il a accompagné des pilotes comme Marine et Rudy Cabirou, Florent Payet au plus haut niveau et pour aller plus loin, il a intégré en 2025 un certain Benoit Coulanges pour l’aider dans la quête du titre suprême, celui de champion du Monde de descente.

Mais au delà de son engagement en coupe du Monde, Patrice consacre la plus grande partie de son temps et de son énergie à accompagner des jeunes passionnés pour les aider à pratiquer leur sport favori et démontre dans cet entretien à quel point la passion est un moteur puissant qui permet d’entreprendre des choses extraordinaires.

Dans cet épisode, attendez-vous à découvrir:
- Comment à partir de rien il est parvenu à faire du petit team Voulvoul Racing d’hier l’une des plus grosses structures du paddock d’aujourd’hui
- Comment il a recruté Marine Cabirou et l’a accompagné pendant près de 10 ans
- Combien ça coûte un team de coupe du Monde aujourd’hui et qu’est ce que ça implique en termes de staff et de fonctionnement
- Comment l’arrivée de Florent Payet dans le team lui a donné un nouveau souffle
- Les coulisses du développement du nouveau vélo de chez Scott et les contraintes liées au fait de travailler sur un vélo destiné à la série
- Son avis sur la l’évolution du niveau des pilotes
- Quels moyens il donne à Benoit Coulanges pour atteindre son objectif de devenir un jour champion du Monde.
- Et pleins d’autres choses.


Arnaud Malrin

Arnaud Malrin est le cofondateur de ANOD

Lorsqu’Arnaud a découvert grâce à son père qu’il y avait une alternative sérieuse à la traditionnelle batterie lithium pour faire avancer un vélo à assistance électrique, il ne lui a pas fallu longtemps pour quitter son job confortable de marchand d’art et monter avec lui Anod pour développer cette technologie et l’intégrer dans des vélos.

Car Arnaud est un passionné de vélo avant tout.

Passé par le dirt et vtt et en BMX, il fait partie de la garde rapprochée d’un certain Antoine Bizet et a comme on dit « poncé » les meilleurs spots du Monde comme à Whistler, la mecque du VTT.Même si il s’est depuis rangé des pratiques aggressives pour se consacrer à Anod et qu’il ambitionne de chatouiller les géants de la motorisation comme Bosch, Arnaud a gardé en lui une capacité à fournir un engagement total dans ses projets et en tant qu’entrepreneur, il est en train de réaliser quelque chose que beaucoup jugent encore comme étant beaucoup trop ambitieux.

Dans cet episode, attendez-vous à découvrir:
- Comment Arnaud entend challenger les mastodontes de la motorisation avec la technologie qu’il a développé.
- Le problème qu’il a identifié avec les batteries Lithium et sa solution pour réduire les risques d’incendies.
- La différence cruciale mais souvent mal comprise entre capacité de batterie et autonomie.
- Pourquoi il a décidé de développer son propre moteur en plus de ses batteries et comment il est parvenu à augmenter son rendement de 50% par rapport aux références du marché
- Sa solution pour intégrer enfin un système de récupération d’énergie sur un vélo.
- Quels arguments il a utilisé pour convaincre le fonds de Xavier Niel d’investir dans sa boite.
- Son analyse de l’échec de Vanmoof et ce qu’il en a retenu pour péréniser l’avenir d’Anod
- Comment il s’y prend pour inspirer confiance auprès des acheteurs quand on est une startup.
- Et pleins d’autres choses.


Ludovic Henry

Ludovic Henry est l'organisateur du Pyrénées Bike Festival et de la coupe du Monde de VTT de descente et d’Enduro à Loudenvielle.

D'une petite station perdue dans le fond d'une vallée des Pyrénées, il en a fait une destination de tout premier rang sur la scène du VTT mondial.

Car à la base, la petite station de Louvenvielle Peyragudes n’avait pas vraiment le vélo et le VTT dans le viseur, et c’est à force d’échanges avec les acteurs locaux de après leur avoir soumis un projet solide que l’horizon s’est dégagé devant lui.

Dans cet épisode, attendez-vous à découvrir:
- Comment Ludovic a découvert Loudenvielle et qu’est ce qui l’a motivé à en faire une destination VTT.
- Les enjeux économiques et politiques liés au développement de cette destination et la place primordiale des évènements dans ce développement.
- Les tractations qu’il a du mener pour accueillir des épreuves internationales comme la coupe du Monde.
- Ce que ça représente en termes de travail d’équipes et d’organisation pour proposer des itinéraires aussi bien pour les pratiquants loisir que pour les meilleurs pilotes du Monde.
- Les difficultés auxquelles il a été confronté et comment il est parvenu à les dépasser.
- Sa vision pour l’avenir de Loudenvielle
- Et pleins d’autres choses.


Le vélo Français terminé

J’ai terminé le montage du vélo. Je vous le présente dans cette vidéo réalisée à Serre Chevalier.


Roulage à La Grave

Embarquez avec moi pour une descente vertigineuse à La Grave en compagnie de Bruno Florit, guide de moniteur VTT.


Le Roc a toujours été l’évènement incontournable de la fin de saison et cette année, il avait un goût très spécial pour moi: ça faisait 25 ans que j’y participais.

Et cette année était très spéciale puisque je n’ai pas peur de dire que c’est le meilleur roc auquel j’ai participé, voici pourquoi.

La belle collab avec Canyon

Pour ses 20 ans, la marque a mis les petits plats dans les grands pour proposer des animations tout au long du week-end.

Et pour faire parler des membres de la famille Canyon, il leur fallait quelqu’un qui puisse leur poser quelques questions.

Et c’est bibi qui s’y est collé.

Il y a donc eu 4 échanges sur l’estrade du stand Canyon avec 4 invités passionants.
- Steven le Hyaric qui revenait tout juste de son trip jusqu’au Népal où il a gravi un 8000m après 130 jours sur le vélo.
- Maxime Brunand, qui développe les nouvelles roues Canyon.
- Rodolphe Beyer, qui a monté la filiale Canyon France il y a 20 ans.
- Sam Pilgrim, le youtubeur aux 2,3millions d’abonnés qui nous a parlé de ses dernières folies.

Les échanges se sont déroulés devant le public du Roc d’Azur et ont été enregistrés.
Vous pourrez les découvrir très bientôt.

Des Feedbacks incroyables

Je ne compte pas les gens que j’ai rencontré ou qui sont venus me voir pour me dire ce qu’ils pensaient d’En Roue Libre.
Ça m’a vraiment donné beaucoup d’énergie et ça m’a ému.

Pour tous ces moments où je me suis demandé si ça valait le coup de continuer à faire ce que je fais, ces quelques mots échangés apportent une réponse implacable.

Merci à toutes celles et ceux qui sont venus me voir.
Et si vous n’avez pas osé venir me voir, il fallait!
Mais pas grave, je sais que vous le ferez la prochaine fois.

Des projets très cool pour 2026

J’ai eu des échanges très riches avec des marques pour 2026 et si tout se passe bien, ça devrait bien se passer 😇.
Je ne vous en dis pas plus pour le moment mais je suis impatient de partager ça avec vous.

La Rampage aussi, c’est l’évènement incontournable de la fin de saison.
Mais aujourd’hui je me pose une question: L’évènement est-il devenu trop incontournable, trop gros?

On a vu des évolutions, comme la retransmission de l’épreuve féminine qui a apporté un vent de fraîcheur dans l’Utah.
On a vu un Tomas Lemoine, Rookie sur la compétition décrocher un score exceptionnel avec un run stratosphérique, avant de décider qu’il ne reprendrait pas le départ pour un second run.
On a vu un Tomas Genon au plus haut de sa forme, enfin parvenir à monter sur le podium après 12 participations “infructueuses” (on s’entend sur le fait qu’infructueux à la rampage est tout à fait relatif).

Malheureusement, ce dont on parle le plus en ce moment, et le sujet qui fait exploser ma messagerie Insta, c’est l’accident d’Adolf Silva.

Le pilote espagnol a lourdement chuté sur une tentative de double backflip sur un step down.
Beaucoup qualifient sa chute comme la pire qu’on ait jamais vue et je suis de cet avis.
Certains ont même pensé qu’il était mort sur le coup.

Après d’interminables jours et heures d’attente, la nouvelle est tombée: Adolf Silva est conscient mais n’a plus de sensation dans le bas de son corps.

Cette nouvelle m’a profondément choqué et m’a amené à partager mon avis sur Instagram.
Les retours que j’ai reçus m’ont stupéfait.

Des centaines de messages de passionnés qui comme moi ont vécu cette Rampage comme une sorte de traumatisme.
Il semble cependant y avoir une grosse différence entre ce qu’on a tous pu vivre derrière notre écran et ce qu’ont vécu ceux qui étaient présents sur place.

Comme toujours, une retransmission ne permettra jamais de se faire une idée très réaliste de ce qu’il se passe en vrai, des enjeux et des responsabilités.

Mais après avoir lu des centaines de messages et avoir échangé avec certaines personnes présentes sur place, voici mon opinion.

Note: Cet opinion ne reflète que ma pensée du moment. Elle a vocation à évoluer et s’enrichir de nouvelles connaissances au gré des informations et des retours que je collecte au fil du temps.

Ainsi, si vous me posez la questions dans quelques jours, semaines ou mois, ma position aura potentiellement évolué.

Aussi, je n’étais pas présent sur place donc ma compréhension est relativement limitée.
Peut-être que si c’était le cas, mon avis serait différent, qui sait?

À organiser? 😇

La Rampage est-elle devenu trop grosse?

Il y a peu d’évènements qui peuvent se vanter d’avoir la capacité de faire ou défaire des carrières.
On a vu des exemples de pilotes qui ont explosé à la rampage (dans le bon sens du terme) et leur carrière a littéralement décollé à l’image de Kyle Strait, Brandon Semenuk, Kurt Sorge, Antoine Bizet, Cam Zinc, Brett Rheeder, etc.
À l’inverse, d’autres ont vu leur carrière brisée, à l’image d’un Paul Basagoitia qui en 2015, à l’issue d’une petite erreur, s’est retrouvé paralysé. Il a depuis retrouvé l’usage de ses jambes et a retrouvé les sentiers mais reste très diminué.

Quand je pose la question de la taille de la Rampage, je ne parle donc pas de la taille des sauts mais de la dimension de l’évènement.

Au fil des années, participer à la Rampage est devenu un rêve pour beaucoup, la compétition ultime à laquelle tout freerider (et maintenant freestyler) se doit de participer pour prétendre dire qu’il a eu une carrière.
Selon moi, c’est sans commune mesure avec une épreuve du style Crankwork, même si cette dernière constitue déjà le graal pour tout freestyler.

C’est comme si il n’y avait rien d’autre au dessus.

Et selon moi, ce qui pose problème, c’est justement cette concentration, cette cristallisation d’attention sur un seul et même évènement qui en occulterai presque les autres.

Même les jeux Olympiques qui sont comparables en termes d’enjeux, de visibilité et d’accomplissement pour chaque athlète qui a le privilège d’y participer n’est qu’une occasion parmi d’autre de briller. Et le fait qu’ils n’aient lieu que tous les quatre ans permettent de répartir les attentes sur d’autres compétitions.

Ce qui manque à mon sens, ce sont des alternatives, des évènements sur lesquels les pilotes peuvent briller sans qu’ils aient besoin de jouer leur vie sur un run ou deux de compétition, surtout vu le niveau de risque et d’exposition.

Je sais qu’il existe d’autres compétitions. Mais je ne pense pas qu’il y en ait une seule qui puisse encore rivaliser avec la visibilité qu’offre la Rampage.
Et c’est selon moi l’une des raisons pour lesquelles les pilotes vont parfois au delà de leurs limites.

Cam Zink a réalisé cet énorme backflip en 2023. (Photo : Monster Energy)

Adolf Silva a tenté l’impossible

Si il est un pilote qui est allé au delà de ce qu’il était capable de faire, c’est Adolf Silva.
L’espagnol est un pilote hors norme au style bien particulier et au tempérament très latin (chaud).
Il mérite évidemment tout notre respect mais on peut légitimement penser qu’il a commis une grossière erreur de jugement.

On l’a vu tenter en direct un double backflip sur ce stepdown alors qu’il peinait parfois à replaquer un simple backflip propre en entraînement.
Des sources présentes sur place m’ont également indiqué que son crew avait tenté de le décourager de le tenter mais visiblement il ne les a pas écouté.

Malgré cela, il y est allé et on se demande bien qu’est ce qui lui est passé par la tête et c’est là où ma réflexion rejoint la question de la taille de l’évènement.

Est-ce que l’enjeu était si grand pour lui qu’il a jugé opportun de tenter le tout pour le tout?
Quoi qu’il en soit, et même si l’évènement pousse à se dépasser au delà de ses limites, le pilote est toujours aux commandes et Adolf n’était pas obligé de tier ce double back.

Il en va de même dans tous les sports et activités dans lesquels il y a du pilotage.
Pour vous donner un exemple, en parapente (que je pratique), on dit toujours que même si tu as un instructeur à la radio, c’est toi qui es aux commandes et c’est donc toi qui a la décision finale de ce que tu dois faire si tu juges que c’est la meilleure chose à faire pour ta sécurité, etc.
En résumé, le jugement du pilote est toujours celui qui prévaut. Au dessus de tout.

Tomas Lemoine en a d’ailleurs fait une démonstration grandiose en décidant de ne pas prendre le départ pour un second run après un magnifique run qui l’a placé en tête pendant une partie de la compétition.

Adolf a donc commis une erreur de jugement, certainement entraînée par une surexcitation liée à l’enjeu.
Malheureusement, il y a des lieux qui pardonnent plus que d’autres et dans son cas, la Rampage n’a pas pardonné.

Soutenez Adolf Silva
Le meilleur moyen d’agir si vous voulez soutenir Adolf Silva dans sa convalescence, c’est de faire un don sur la plateforme Road 2 recovery sur ce lien.

Inconsciemment, on veut voir de la cascade, sinon du sang.

Je sais que ce point ne va pas plaire à tout le monde, mais quand on voit le nombre de vues que font les vidéos de compilations ou les comptes Insta/Tik Tok de crashs, on peut légitimement se demander si intérieurement, les spectateurs ne s’attendent pas à voir ça à la Rampage.

Évidemment, on veut voir des runs stratosphériques et des nouveaux tricks qui bousculent le sport et repoussent les limites de ce que l’on pensait possible de voir.
Mais mon avis est que l’excitation liée au fait de voir un run parfait est proportionnelle au risque encouru par le pilote.
Si c’était pas aussi exposé, si il n’y avait pas ces risques, est-ce que ça nous intéresserait autant?

Beaucoup de messages que j’ai reçu ont comparé la Rampage aux jeux du cirque en comparant les pilotes à des gladiateurs qu’on envoie dans l’arêne pour combattre.
Et à l’époque, on glorifiait les vainqueurs en en faisant des icônes mais on se délectait aussi du sang versé dans l’arène (même si on peut tout à fait imaginer que certains tournaient les têtes aux moments les plus crus).
La Rampage est-elle devenue cette nouvelle arène?
Beaucoup ont l’air en tout cas de le penser, et la question à se poser est: “est-ce le type de spectacle que l’on a envie de voir”?

Les organisateurs sont-ils responsables?

Clairement non.
On ne peut pas accuser les organisateurs d’encourager les pilotes à se jeter à la mort.

D’ailleurs, il est bon de préciser que Red Bull n’est pas organisateur de la Rampage.
C’est un sponsor et diffuseur.

C’est une société privée, H5 Events et qui organise la Rampage.

Le rôle d’un organisateur, c’est d’offrir aux pilotes les meilleures conditions pour évoluer et performer sur une compétition.
En l’état, le contrat est rempli.

Partout où il y a eu des chutes/blessures, il y avait une équipe médicale à proximité quasi immédiate et un hélico prêt à décoller pour l’hôpital le plus proche.

Aussi, sur une Rampage, ce sont les riders et leurs équipes qui décident des lignes qu’ils veulent rouler.
Donc techniquement, personne n’est forcé de jouer sa vie sur sa ligne.

C’est là où le dernier point entre en jeu…

Le jugement est imparfait, par nature

Et ça sera mon dernier point: la place du jugement dans la prise de risque à la Rampage.

Le jugement a toujours fait partie de ce qui rend la Rampage unique.

Mais on l’a constaté au fil des années, le jugement est imparfait, tout comme l’Homme qui l’emet.
Je ne dis pas que les juges font mal leur travail et je ne suis personne pour contredire leur avis.
Tous les juges de la Rampage sont d’anciens athlètes qui ont réalisé des choses extraordinaires dans leur carrière et qui méritent la place qu’ils ont aujourd’hui.

Mais sont-ils pour autant au dessus de toute erreur de jugement lorsqu’on voit à quelle vitesse le sport évolue?
Peut-on accepter que parfois ils puissent être surpris, sinon dépassés par ce qu’ils voient et que la difficulté ou la technicité de ce que les riders réalisent leur échappe?

Si j’en viens à ce point, c’est parce qu’on a vu que des riders qui proposaient des options innovantes mais pas forcément de tricks ou de lignes visuellement impressionnantes n’étaient pas valorisés à la hauteur de leur engagement.

Le VTT freeride n’est pas le seul sport à jugement dans lequel les résultats font débat (c’est d’ailleurs plutôt bon signe).
Ici encore, la question que je soulève et que soulèvent bon nombre d’entre vous, c’est “est-ce que cette notion de jugement ne pousse pas les riders à aller un peu trop loin”.

C’est tout pour ce long bloc consacré à la Rampage.
N’hésitez pas à me faire savoir ce que vous en pensez et à faire évoluer ma pensée avec vos retours.

Après le Roc, j’ai enregistré quelques épisodes.

J’ai commencé par Enrico Guala, le “Pape” de l’Enduro.
Avec Enrico, on a parlé:
- Du développement de Finale Ligure comme destination phare du VTT, au même niveau que Whistler ou Morzine.
- De la naissance et du développement de l’Enduro et de la difficulté de médiatiser le format tout en conservant ses racines de sport de pratiquant avant tout.

L’autre très bel épisode que j’ai enregistré est avec Jean Sulpice, le chez doublement étoilé Michelin et passionné de VTT.
Sa Rampage à lui, c’est la troisième étoile.
Et vu l’intensité qu’il met dans tout ce qu’il fait, y compris lorsqu’il participe au Roc d’Azur (avec une belle 105è place à la clé en 2h05, il y a des chances qu’il finisse par y arriver.


Un petit tour à Finale Ligure et Molini

Octobre ne serait pas vraiment octobre sans un tour à Finale Ligure après le Roc.
L’occasion de faire deux belles journées shuttle (navette) sur les plus beaux sentiers du coin.

Si la journée shuttle sur les classiques de Finale a coché toutes les cases, je peux dire que ce qui m’a le plus plu, c’est quand même la journée Backcountry.

Sillonner les meilleurs sentiers de l’arrière pays permet de découvrir des lieux très différents et de s’imprégner un peu mieux de ce qu’on aime dans l’Italie, les ambiances et les petits villages perchés.

Je vous recommande chaleureusement d’aller y faire un tour, surtout que le meilleur moment pour y rouler, c’est toute l’année (sauf quand les bike parks sont ouverts).

La photo classique au départ de NATO Base, l'ancienne base militaire de l'OTAN sur les hauteurs de Finale

Molini, c’est tout de suite une autre histoire.

Ici, pas de station balnéraire mais un petit village perdu au fond d’une vallée avec 1 seul hotel qui affiche vite complet.
Tout comme à Finale, le meilleur moyen d’apprécier les sentiers de Molini est de booker une journée en navette avec un guide.
Tout comme l’hébergement, les sentiers de Molini ne sont pas accessibles à tous.
Il faut être prêt à franchir quelques passages bien techniques parfois (mais jamais exposés) pour en profiter pleinement.
Mais si vous êtes à l’aise partout, vous allez vivre une expérience de VTT exceptionnelle.

Cependant, Molini est un peu prise en étau entre sa taille reduite, ses infractructure et sa capacité d’accueil limitées et la volonté de certains locaux de développer l’activité locale.
Cela crée des situations parfois tendues où des locaux commencent à trouver que le VTT prend beaucoup (trop) de place.
Donc si vous y allez, soyez conscient de ça.
L’écosystème est fragile et si le développement se fait sans réflexion, ça risque de péter un jour.

Burning Man, c’était incroyable.

Difficile de trouver les mots pour expliquer cette expérience.
Ce que je peux vous partager, c’est que c’est une bulle hors du temps, volontairement utopique, où les gens vivent en paix entre eux et s’entraident pendant une semaine.
Autour de ça, il y a de la musique, des œuvres d’art et tout ce que l’esprit humain peut créer de cool.

Si vous voulez avoir un aperçu de ce que ça donne, j’ai réalisé une vidéo en 2023.
Attention, cette vidéo ne reflête qu’une partie de mon expérience et ne constitue pas un résumé exhaustif.


Le BIIvouac, c’était dingo!

Je me suis fait embarquer dans cette aventure par Thomas Manfe et je l’ai pas regretté.

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre.
Mais je savais que si il me proposait de le faire avec lui, ça allait bien se passer donc je lui ai fait confiance.

Arrivé sur place avec zéro entrainement, et pas plus d’attentes en termes de classement, je me suis laissé porter tout au long du week end.

Et c’était tout ce qu’il fallait pour en profiter.
Le parcours avait été préparé aux petits oignons par Greg Noce et Fabien de l’équipe locale et même si il a fallu mériter certaines spéciales et faire parfois de loooooongues liaisons, il n’y avait rien à jeter.

Même la pluie battante n’a pas réussi à nous enlever le plaisir de rouler sur ces sentiers extraordinaires.

Le chrono?
Juste là pour nous éviter de nous arrêter pendant les spéciales et nous mettre juste ce qu’il fallait de tension pour nous faire rouler à bon rythme sans se mettre dans le rouge.

C’est typiquement le genre de « compétition » qui tient plus de la découverte des meilleurs trails locaux et la rencontre d’autres passionnés que de la course où on a la tête dans le guidon.

Un moment qui offre une recharge de passion et de motivation pour en faire d’autres.

Quand à mon vélo, j’ai dit tout le week-end que c’était une boucherie.

La suite est bien chargée puisque je pars jeudi prochain à Taïwan pour visiter l’usine Giant et couvrir un lancement de produit.
Je vais en profiter pour aller rencontrer quelques locaus, dont des français et quelques usines si je peux y accéder.
Si vous êtes sur places, faites-moi signe.

Ensuite, je m’envolerai pour l’Île de la Réunion pour participer et couvrir l’Enduro Marines ainsi que la mythique Mégavalanche.
Je vous promets de vous en ramener quelques belles images avec quelques épisodes de podcast en compagnie de top pilotes qui participent également.

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Par Antoine Taillefer

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